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L’hôtel de Bourvallais

L’hôtel de Bourvallais

Clémence Pau

25 janvier 2023

Cette exposition réalisée par Clémence Pau, doctorante en histoire de l’art au Centre André Chastel, Sorbonne Université, est une adaptation de son ouvrage L’hôtel de Bourvallais. 300 ans de justice place Vendôme (ministère de la Justice, 2019). Commandité par le Département des archives, de la documentation et du patrimoine et réalisé par la Délégation à l’information et à la communication du ministère de la Justice, cet ouvrage a été publié à l’occasion des trois cents ans de l’installation officielle de la Chancellerie à l’hôtel de Bourvallais.

 

En dépit des révolutions et des coups d’État qui ont jalonné l’histoire de France contemporaine, l’hôtel de Bourvallais n’a jamais cessé d’abriter le ministère de la Justice et ses ancêtres depuis 1718, date officielle de l’installation de la Chancellerie de France, aux nos 11 et 13 de la place Vendôme. Véritable symbole de la continuité de l’État et de la permanence des lieux de pouvoir à Paris, il est le premier et le plus ancien hôtel ministériel de la capitale. À la fois lieu de vie et de travail, l’hôtel de Bourvallais abrite les appartements privés du ministre et de sa famille, mais aussi les espaces de réception ainsi que les bureaux du ministère. Depuis la Régence, il a vu passer dans ses salons les hommes politiques parmi les plus célèbres de leur temps, du chancelier d’Aguesseau à François Mitterrand, sans oublier Danton et Cambacérès. Toutes ces personnalités ont contribué à façonner l’histoire et l’architecture de cet édifice national, maintes fois réaménagé, agrandi, redécoré et restauré. L’hôtel que nous connaissons aujourd’hui résulte donc d’une longue histoire institutionnelle étroitement liée à l’histoire politique de la France. Fruit d’une réappropriation perpétuelle par les différents régimes successifs, l’ancien hôtel de Bourvallais, par sa capacité à signifier le pouvoir à travers son architecture extérieure et son luxe intérieur, exprime encore et toujours la puissance et l’autorité de l’institution qu’il abrite.

Adresse emblématique du gouvernement, l’hôtel du ministère de la Justice n’a toutefois pas encore fait l’objet d’une étude approfondie. Cet état de la recherche s’explique peut-être par l’absence d’archives pour certaines périodes ; toutefois, l’hôtel de la Chancellerie conserve de très beaux décors du XIXe siècle, voire même du XVIIIe siècle, qui ne manquent pas d’intérêt. Ainsi, en s’intéressant à l’histoire du ministère et en analysant systématiquement les sources d’archives et les décors existants, cette exposition virtuelle propose d’approfondir et de préciser nos connaissances sur ce célèbre hôtel qui reste encore mal connu de nos jours.

Cette grande demeure s’impose comme un hôtel majeur de l’architecture parisienne, s’inscrivant pleinement dans l’histoire de Paris et de ses institutions. Célèbre pour son architecture et pour son histoire, l’hôtel de la Chancellerie est l’un des édifices emblématiques du patrimoine de l’État, unique bâtiment de la capitale à avoir été, depuis 300 ans maintenant, le siège d’un ministère et de ses ancêtres. Aujourd’hui, après l’opération immobilière Chancellerie 2015 qui a conduit au regroupement d’une partie des services dans un nouveau bâtiment construit sur le site du Millénaire, l’hôtel de Bourvallais accueille le cabinet de la ministre et les deux directions législatives du ministère de la Justice – les affaires civiles et le Sceau, les affaires criminelles et les grâces – dans le bâtiment Vendôme, le Vieux Cambon et le Cambon Neuf.

L’hôtel de la Chancellerie est aussi le témoin des goûts propres à chaque époque et conserve de nombreux décors d’une grande richesse. Depuis le début du XXe siècle jusqu’à nos jours, ces décors ont été entretenus, restaurés et classés sur la liste des Monuments Historiques, dans une démarche affirmée de marquer l’ancrage du ministère dans cet hôtel prestigieux.

Assemblage : Jean-Lucien Sanchez, chargé d’études en histoire, Laboratoire de recherche et d’innovation de la Direction de l’administration pénitentiaire (ministère de la Justice).

Édition en ligne : Delphine Usal, chargée d’édition, Centre pour les humanités numériques et l’histoire de la justice (CLAMOR, UAR 3726).

Bibliographie :

ARGENSON, René-Louis de Voyer de Paulmy, comte d’, Mémoires et journal inédit du marquis d'Argenson, Ministre des affaires étrangères sous Louis XV, publiés et annotés par M. le marquis d’Argenson, Paris, Jannet, 1857-1858.

AVILER, Charles Augustin d’, Dictionnaire d'architecture, ou Explication de tous les termes, dont on se sert dans l'architecture, les mathématiques, la géométrie…, Paris, Chez Pierre Gosse et Jean Neaulme, 1730.

BALZAC, Honoré, Les Employés, Paris, A. Houssiaux, 1855, t. XI.

BARBIER, Edmond Jean François, Chronique de la régence et du règne de Louis XV (1718-1763) ou Journal de Barbier, avocat au Parlement de Paris, première éd. complète, Paris, Charpentier, 1857-1866, 8 vol.

BARROT, Odilon, Bulletin annoté des lois, décrets et ordonnances, depuis le mois de juin 1789 jusqu'au mois d'août 1830, Paris, Paul Dupont, 1834-1840.

BÉLY, Lucien, dir., Dictionnaire de l’Ancien Régime. Le royaume de France, XVIe-XVIIIe siècles, Paris, PUF, 2002.

PONS, Bruno, De Paris à Versailles, 1699-1736 : les sculpteurs ornemanistes parisiens et l’art décoratif des bâtiments du roi, Strasbourg, Association les publications près les Universités de Strasbourg, 1986.

CHAULEUR, A., « Historique des bâtiments de la Chancellerie retracé en 1826 », Histoire de la justice, 1994, n°7, p. 187-197.

COQUERY, Natacha, L’espace du pouvoir : de la demeure privée à l’édifice public, Paris 1700-1790, Paris, Seli Arslan, 2000.

DANGEAU Philippe de Courcillon marquis de, Journal du marquis de Dangeau, avec les additions inédites du duc de Saint-Simon, Paris, Firmin Didot frères, 1854-1860, 19 vol.

DURAND-BARTHEZ, Pascal., Histoire des structures du ministère de la Justice (1789‑1945), Paris, P.U.F., 1973.

GADY, Alexandre, dir., Jules Hardouin-Mansart, 1646-1708, Paris, Éd. de la Maison des sciences de l’homme, 2010.

GAUME, Luce, SARMANT, Thierry, dir., La Place Vendôme. Art, pouvoir et fortune, Paris, A.A.V.P., 2002.

KIMBALL, Fiske, Le style Louis XV. Origine et évolution du Rococo, Paris, Picard et Cie, 1949.

LA VIGNE, Jean, La République de Jean la Vigne. Le Gouvernement à bon marché, Paris, tous les libraires, 1872.

LACOMBE DE PRÉZEL, Honoré, Dictionnaire iconologique, Paris, T. de Hansy, 1756.

LEVER, Evelyne, Louis XVI, Paris, Fayard, 1985.

PESSARD, Gustave, Nouveau dictionnaire historique de Paris, Paris, E. Rey, 1904.

PÉDRON, Pierre, La Prison sous Vichy, Paris, Éditions de l’Atelier, 1993.

PONS, Bruno, « L’hôtel de la Chancellerie », Monuments historiques, janvier février 1991, n° 172, p. 97‑112.

SAINT‑SIMON, Louis de Rouvroy duc de, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon, éd. Adolphe Chéruel, Paris, L. Hachette, 1856-1858.

SALABERRY, Charles-Marie d'Irumberry comte de, Souvenirs politiques du Comte de Salaberry sur la Restauration, 1821-1830, Paris, A. Picard et fils, 1900, 2 vol.

STOREZ, Isabelle, Le chancelier Henri François d'Aguesseau (1668-1751). Monarchiste et libéral, Paris, Publisud, 1996.

STRANDBERG, Runar, Pierre Bullet et Jean‑Baptiste de Chamblain à la lumière des dessins de la Collection TESSIN‑Hårleman du Musée National de Stockholm, Paris, Faibo grafiska, 1971.

ZISKIN, Rochelle, The Place Vendôme: architecture and social mobility in 18th century Paris, New York, Cambridge University Press, 1999.

Plan de l'exposition

L’hôtel de Bourvallais

Auteurs :
Clémence Pau.

Citer cette exposition :
Clémence Pau . L’hôtel de Bourvallais, Musée Criminocorpus publié le 25 janvier 2023, consulté le 15 mai 2024. Permalien : https://criminocorpus.org/fr/ref/176/51/

Remerciements :

Les personnes dont les noms suivent ci-dessous ont, à des degrés divers, contribué à la réalisation de cette exposition virtuelle.

Antoine Meissonnier, conservateur du patrimoine, chef du département des archives, de la documentation et du patrimoine, ministère de la Justice.

Alexandre Bruand, chargé de fonctions documentaires, ministère de la Justice

Anne-Sophie Maure, cheffe du pôle des archives de l’administration centrale, ministère de la Justice

Pierre Caroff, chargé du suivi du patrimoine mobilier, ministère de la Justice

Jonathan Debauve, ancien délégué à l’information et à la communication, ministère de la Justice

Catherine Jorge, cheffe du bureau des outils de la communication, ministère de la Justice

Emmanuelle Darcel, directrice artistique, ministère de la Justice

Emmanuelle François, cheffe du bureau de la stratégie éditoriale, ministère de la Justice

Joachim Bertrand, photographe, ministère de la Justice

Christophe Bayard, chef du bureau du cabinet, ministère de la Justice

Yves Blondel, chef du pôle intendance et logistique générale, ministère de la Justice

Guillaume Lejeune, surveillant pénitentiaire, ministère de la Justice

Alexandre Glady, directeur de la thèse de Clémence Pau, professeur d’histoire de l’art moderne à l’université Paris-Sorbonne

Isabelle Brancourt, chargée de recherche CNRS

Catherine Voiriot-Bonnet, responsable de la bibliothèque du département des objets d’art du musée du Louvre

Et les personnels et collègues des Archives nationales pour leur aide et leur mobilisation sur ce projet : Carole Baure, Nicolas Dion, Marc Gacquiere, Céline Gaudon, Cyprien Henry, Édith Pirio, Geneviève Profit, Pascal Riviale, Cécile Robin, Aimable Sablon-du-Corail et Marion Veyssiere.